O Gato Maltês: Clássicos do Cinema (46)

01-10-2009
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"L'Année Derniére à Marienbad" de Alain Resnais e Alain Robbe-Grillet (1961)« L’Année dernière à Marienbad, à cause de son titre, à cause aussi des œuvres dont Alain Resnais avait auparavant réalisé la mise en scène, a d’emblée été interprété comme une de ces variations psychologiques sur l’amour perdu, l’oubli, le souvenir. Les questions que l’on se posait le plus volontiers étaient : cet homme et cette femme se sont-ils vraiment rencontrés, aimés, l’année dernière à Marienbad ? La jeune femme se souvient-elle et fait-elle seulement semblant de ne pas reconnaître le bel étranger ? Ou bien a-t-elle vraiment tout oublié de ce qui s’est passé entre eux ? etc. Il faut dire les choses nettement: ces questions n’ont aucun sens. L’univers dans lequel se déroule tout le film est, de façon caractéristique, celui d’un présent perpétuel qui rend impossible tout recours à la mémoire. C’est un monde sans passé qui se suffit à lui-même à chaque instant et qui s’efface au fur et à mesure. Cet homme, cette femme commencent à exister seulement lorsqu’ils apparaissent sur l’écran pour la première fois ; auparavant ils ne sont rien; et, une fois la projection terminée, ils ne sont plus rien de nouveau. Leur existence ne dure que ce que dure le film. Il ne peut y avoir de réalité en dehors des images que l’on voit, des paroles que l’on entend. »Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman [1963] , Éditions de Minuit.Nota pessoal: Depois disso, para mim a literatura e o cinema - portanto, a vida - nunca mais foram os mesmos.


"L'Année Derniére à Marienbad" de Alain Resnais e Alain Robbe-Grillet (1961)« L’Année dernière à Marienbad, à cause de son titre, à cause aussi des œuvres dont Alain Resnais avait auparavant réalisé la mise en scène, a d’emblée été interprété comme une de ces variations psychologiques sur l’amour perdu, l’oubli, le souvenir. Les questions que l’on se posait le plus volontiers étaient : cet homme et cette femme se sont-ils vraiment rencontrés, aimés, l’année dernière à Marienbad ? La jeune femme se souvient-elle et fait-elle seulement semblant de ne pas reconnaître le bel étranger ? Ou bien a-t-elle vraiment tout oublié de ce qui s’est passé entre eux ? etc. Il faut dire les choses nettement: ces questions n’ont aucun sens. L’univers dans lequel se déroule tout le film est, de façon caractéristique, celui d’un présent perpétuel qui rend impossible tout recours à la mémoire. C’est un monde sans passé qui se suffit à lui-même à chaque instant et qui s’efface au fur et à mesure. Cet homme, cette femme commencent à exister seulement lorsqu’ils apparaissent sur l’écran pour la première fois ; auparavant ils ne sont rien; et, une fois la projection terminée, ils ne sont plus rien de nouveau. Leur existence ne dure que ce que dure le film. Il ne peut y avoir de réalité en dehors des images que l’on voit, des paroles que l’on entend. »Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman [1963] , Éditions de Minuit.Nota pessoal: Depois disso, para mim a literatura e o cinema - portanto, a vida - nunca mais foram os mesmos.

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