Alfarrobeira: Courrier des lecteurs

18-12-2009
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"Mutatis mutandis, la notion actuelle de social-démocratie est au règne du capitalisme ce que la notion de monarchie constitutionnelle était à la monarchie absolue : un moyen de sauver le régime en retardant indéfiniment, s'il se peut, l'idée qu'il faut en finir avec le principe même de l'ordre existant" ( De notre servitude involontaire », Alain Accardo, Ed Agone 2001.) Tout à fait d'accord avec le texte de Daniel Bensaïd.Voici en guise d'illustration de son propos, un petit bilan, non exhaustif, de l'action de la gauche au pouvoir dans les années 80-90JS----------------Années 80 :Privatisations multiples et variées.Les socialistes ont privatisé presque deux fois plus que la droite(260 milliards de francs de privatisations contre 149 milliards) !!!Aérospatial, Air France Matra, la CNP, le Crédit- Lyonnais, le groupe GAN et sa filiale le CIC Renault, France-Télécom, , la Snecma, Les autoroutes du Sud de la France, AGF, Usinor-Sacilor, la SFP, l’UAP, Péchiney, la Seita, Total, etc…La gauche a vendu à une poignée d’actionnaires les entreprises que l’Etat (les contribuables) avaient financées et capitalisées avec les deniers publics entre les années 50 et les années 80. C’est au moment où ces entreprises sont devenues hautement lucratives qu’elle décide de les brader au privé, appliquant l’adage bien connu de « socialisons les coûts (d’investissement) et privatisons les profits ».1983 Forfait journalier hospitalierSous le deuxième gouvernement Mauroy, loi du 19 janvier 1983Création du forfait journalier hospitalier pour « diminuer les dépenses de Sécu » 3 euros à l’époque… 16 euros aujourd’hui.En matière de Sécu l’action de la gauche au pouvoir a été à peu près identique aux politiques menées par la droite, passées et/ou à venir.Cela revient à taxer les plus malades et à rompre avec les principes fondateurs de la Sécu. Plus longtemps tu seras hospitalisé et plus tu seras taxé…1984Réforme de l’indemnisation du chômageUNEDIC (Bérégovoy-1984)Cette réforme établit une stricte proportionnalité entre temps de cotisation et temps d’indemnisation. Elle prend acte du refus du patronat d’augmenter les ressources de l’UNEDIC. Elle exclut de fait de l’assurance-chômage les nouveaux demandeurs d’emploi qui n’ont jamais cotisé et que la gauche classera dans une nouvelle catégorie : les « exclus » ou « nouveaux pauvres » objets de la solidarité nationale. Pour réinjecter le discours sur la « solidarité nationale » la gauche avait absolument besoin d’inventer la notion «d’exclusion » et donc de créer « les exclus ».1985Libéralisation des mouvements de capitaux(Cabinet de P. Mauroy-1985)Financiarisation de l’économieTout le pouvoir aux actionnairesLa libéralisation des mouvements de capitaux a rendu la marge d’action des Etats très limitée, mettant irrémédiablement fin aux politiques de relance keynésienneOu de l’exercice de sabordage du politique par lui-même1991 Création de la CSG (M.Rocard)(Contribution Sociale Généralisée)Remplacement de la cotisation maladie salariée par la CSGDisqualification de la cotisation sociale comme mode de financement de la Sécu.Déconstruction de la solidarité salariale.Fiscalisation et inévitablement… étatisation de la SécuPour un exposé complet cf Site de B. Friot http://pagesperso-orange.fr/epinore/charpent.html1991RMI (M.Rocard)(Revenu minimum d’insertion)Les socialistes créent donc les ressources nécessaires à financer le statut du nouveau pauvre (tous ceux qui n’ont pas droit à l’assurance chômage) dans une des sociétés les plus riches du monde ! Institution de la charité publique comme revenu de survie. Fractionnement du salariat.1997« Emplois jeunes »(M. Aubry)Les « emplois jeunes » sont l’exemple même de la destruction de la notion d’emploi tel qu’il a été défini et conquis au cours du 20ème siècleDéni de qualification, car les jeunes en question avaient le niveau bac + 2 en moyenneDéni de salaireCette catégorie a été construite sur un mensonge d’Etat : « Le chômage des jeunes » qui en réalité n’a jamais dépassé les 7-9% ! En effet dans la classe d’âge des jeunes de 18-25 ans, seule un quart des jeunes sont en activité ou demandeurs d’emploi, les autres poursuivent les études, sont en formation professionnelle, etc…1999Fonds de Réserve des retraites (dit aussi « Répartition provisionnée » - Jospin)Véritable introduction des fonds de pension en France. Régression intellectuelle et politique fondée sur les sophismes de la rente (or « on ne finance jamais sa propre retraite » cf. article de J.M. Harribey ou les sophismes de la rente de Bernard Friot)2000CMU - Couverture Maladie Universelle- (Aubry reprend en 2000, le projet d’Alain Juppé de 1996 d’instaurer une AMU - Assurance maladie universelle)Création d’une sécurité sociale pour les pauvres.Rupture avec l’idée d’universalité de la Sécu.Remplacement de la solidarité salariale par la charité publique.« La CMU sert surtout à légitimer (par affiliation gratuite des « pauvres ») la part de plus en plus importante, à coté du régime de base, des assurances et des mutuelles dans la logique de l’accumulation financière ».Cf Site de B. Friot ouhttp://membres.lycos.fr/samu/cmu.html2001PPE (Jospin)Prime pour l’EmploiDéconstruction du salaire, payé par l’employeur, comme mode de rémunération du travail.Déconstruction du statut de travailleur salarié.Création du travailleur pauvre et allocataire rémunéré par un mixte de salaire et d’impôt de solidaritéCf Site de B. Friothttp://pagesperso-orange.fr/epinore/huma2001%20imptts.html2001PPESV (L. Fabius)Plan Partenarial d’Epargne Salariale VolontaireFractionnement et dualisation du salariat :-Création du travailleur-rentier pour la partie haute du salariat, payé par un mixte de salaire et de rente (salaire+épargne salariale)-et pour la partie basse du salariat, création du travailleur-allocataire, payé par un mixte de salaire et d’impôt (salaire+prime pour l’emploi)Acclimatation idéologique des salariés à l’idée des fonds de pension.Ces modes de rémunération sont exonérés de cotisations et donc réduisent le financement de la Sécu et donc sont destructeurs de la solidarité salariale.Années 90 Exonérations massives de cotisations patronales « pour créer des emplois » (de 10 milliards d'euros par an dans les années 90 à 23 milliards d’exonérations en 2006 )Diminution du salaire indirect ou socialisé, ce qui a entraîné une baisse des recettes de la protection sociale et donc mise en déficit de la Sécu, car les exonérations de cotisations ne sont jamais complètement compensées par des dotations budgétairesVéritable trappe à bas salaires qui à la fois incite à maintenir et développer des emplois peu qualifiés et empêche toute promotion salariale.CMU et RMI : Synthèse« Mesures destinées aux plus pauvres, CMU et RMI relèvent d’une logique d’assistance (un minimum financé par l’impôt) et non pas d’un financement solidaire basé sur la cotisation sociale…Les gouvernements socialistes se sont rangés à des politiques économiques libérales…Ce choix politique est certainement moins coûteux à court terme…mais il tend à institutionnaliser l’existence d’une population durablement dépendante des revenus d’assistance » Julien Duval-Le mythe du « trou de la Sécu », avril 2007, Editions Raisons d’Agir19981ère loi Aubry sur les 35 heuresUne des rares lois de gauche.Partage des gains de productivité du travail sous forme de réduction du temps de travailMais en contrepartie : flexibilité, annualisation, blocage des salaires, remise en cause de toutes les conventions collectives, etc.20002ème loi Aubry sur les 35 heuresRéductions des cotisations patronales sans aucune contrepartie en termes de création d'emplois.Années 90Autorisation administrative de licenciements massifs des dirigeants syndicaux ou de représentants du personnel par M. Aubry (15 000 par an)Contribution à l'affaiblissement du syndicalisme et des rapports de force capital/travailAide active au patronat dans la mise au pas du monde du travail2001 Nouveau code de la mutualité (Jospin)Mise en concurrence des mutuelles avec les compagnies d'assurance privées.Jospin transpose (sans y être obligé) une directive européenne qui met en concurrence les mutuelles avec les assurances.Fin de la mutualité solidaire.Dilemme : si les mutuelles s'alignent sur les assurances privées elles perdent leur vocation de solidarité et deviennent des organismes à caractère essentiellement financier. si elles refusent de s'aligner elles signent leur disparition à plus ou moins long termeAutorisation du travail de nuit pour les femmes (Aubry)Aubry transpose, sans y être obligée, une directive européenne qui, nom de l'égalité hommes/femmes, légalise le travail de nuit pour les femmes…Véritable régression du droit du travail.etc...Comme l’a bien dit Alain Accardo , "Mutatis mutandis, la notion actuelle de social-démocratie est au règne du capitalisme ce que la notion de monarchie constitutionnelle était à la monarchie absolue : un moyen de sauver le régime en retardant indéfiniment, s'il se peut, l'idée qu'il faut en finir avec le principe même de l'ordre existant" Une contribution de Manu


"Mutatis mutandis, la notion actuelle de social-démocratie est au règne du capitalisme ce que la notion de monarchie constitutionnelle était à la monarchie absolue : un moyen de sauver le régime en retardant indéfiniment, s'il se peut, l'idée qu'il faut en finir avec le principe même de l'ordre existant" ( De notre servitude involontaire », Alain Accardo, Ed Agone 2001.) Tout à fait d'accord avec le texte de Daniel Bensaïd.Voici en guise d'illustration de son propos, un petit bilan, non exhaustif, de l'action de la gauche au pouvoir dans les années 80-90JS----------------Années 80 :Privatisations multiples et variées.Les socialistes ont privatisé presque deux fois plus que la droite(260 milliards de francs de privatisations contre 149 milliards) !!!Aérospatial, Air France Matra, la CNP, le Crédit- Lyonnais, le groupe GAN et sa filiale le CIC Renault, France-Télécom, , la Snecma, Les autoroutes du Sud de la France, AGF, Usinor-Sacilor, la SFP, l’UAP, Péchiney, la Seita, Total, etc…La gauche a vendu à une poignée d’actionnaires les entreprises que l’Etat (les contribuables) avaient financées et capitalisées avec les deniers publics entre les années 50 et les années 80. C’est au moment où ces entreprises sont devenues hautement lucratives qu’elle décide de les brader au privé, appliquant l’adage bien connu de « socialisons les coûts (d’investissement) et privatisons les profits ».1983 Forfait journalier hospitalierSous le deuxième gouvernement Mauroy, loi du 19 janvier 1983Création du forfait journalier hospitalier pour « diminuer les dépenses de Sécu » 3 euros à l’époque… 16 euros aujourd’hui.En matière de Sécu l’action de la gauche au pouvoir a été à peu près identique aux politiques menées par la droite, passées et/ou à venir.Cela revient à taxer les plus malades et à rompre avec les principes fondateurs de la Sécu. Plus longtemps tu seras hospitalisé et plus tu seras taxé…1984Réforme de l’indemnisation du chômageUNEDIC (Bérégovoy-1984)Cette réforme établit une stricte proportionnalité entre temps de cotisation et temps d’indemnisation. Elle prend acte du refus du patronat d’augmenter les ressources de l’UNEDIC. Elle exclut de fait de l’assurance-chômage les nouveaux demandeurs d’emploi qui n’ont jamais cotisé et que la gauche classera dans une nouvelle catégorie : les « exclus » ou « nouveaux pauvres » objets de la solidarité nationale. Pour réinjecter le discours sur la « solidarité nationale » la gauche avait absolument besoin d’inventer la notion «d’exclusion » et donc de créer « les exclus ».1985Libéralisation des mouvements de capitaux(Cabinet de P. Mauroy-1985)Financiarisation de l’économieTout le pouvoir aux actionnairesLa libéralisation des mouvements de capitaux a rendu la marge d’action des Etats très limitée, mettant irrémédiablement fin aux politiques de relance keynésienneOu de l’exercice de sabordage du politique par lui-même1991 Création de la CSG (M.Rocard)(Contribution Sociale Généralisée)Remplacement de la cotisation maladie salariée par la CSGDisqualification de la cotisation sociale comme mode de financement de la Sécu.Déconstruction de la solidarité salariale.Fiscalisation et inévitablement… étatisation de la SécuPour un exposé complet cf Site de B. Friot http://pagesperso-orange.fr/epinore/charpent.html1991RMI (M.Rocard)(Revenu minimum d’insertion)Les socialistes créent donc les ressources nécessaires à financer le statut du nouveau pauvre (tous ceux qui n’ont pas droit à l’assurance chômage) dans une des sociétés les plus riches du monde ! Institution de la charité publique comme revenu de survie. Fractionnement du salariat.1997« Emplois jeunes »(M. Aubry)Les « emplois jeunes » sont l’exemple même de la destruction de la notion d’emploi tel qu’il a été défini et conquis au cours du 20ème siècleDéni de qualification, car les jeunes en question avaient le niveau bac + 2 en moyenneDéni de salaireCette catégorie a été construite sur un mensonge d’Etat : « Le chômage des jeunes » qui en réalité n’a jamais dépassé les 7-9% ! En effet dans la classe d’âge des jeunes de 18-25 ans, seule un quart des jeunes sont en activité ou demandeurs d’emploi, les autres poursuivent les études, sont en formation professionnelle, etc…1999Fonds de Réserve des retraites (dit aussi « Répartition provisionnée » - Jospin)Véritable introduction des fonds de pension en France. Régression intellectuelle et politique fondée sur les sophismes de la rente (or « on ne finance jamais sa propre retraite » cf. article de J.M. Harribey ou les sophismes de la rente de Bernard Friot)2000CMU - Couverture Maladie Universelle- (Aubry reprend en 2000, le projet d’Alain Juppé de 1996 d’instaurer une AMU - Assurance maladie universelle)Création d’une sécurité sociale pour les pauvres.Rupture avec l’idée d’universalité de la Sécu.Remplacement de la solidarité salariale par la charité publique.« La CMU sert surtout à légitimer (par affiliation gratuite des « pauvres ») la part de plus en plus importante, à coté du régime de base, des assurances et des mutuelles dans la logique de l’accumulation financière ».Cf Site de B. Friot ouhttp://membres.lycos.fr/samu/cmu.html2001PPE (Jospin)Prime pour l’EmploiDéconstruction du salaire, payé par l’employeur, comme mode de rémunération du travail.Déconstruction du statut de travailleur salarié.Création du travailleur pauvre et allocataire rémunéré par un mixte de salaire et d’impôt de solidaritéCf Site de B. Friothttp://pagesperso-orange.fr/epinore/huma2001%20imptts.html2001PPESV (L. Fabius)Plan Partenarial d’Epargne Salariale VolontaireFractionnement et dualisation du salariat :-Création du travailleur-rentier pour la partie haute du salariat, payé par un mixte de salaire et de rente (salaire+épargne salariale)-et pour la partie basse du salariat, création du travailleur-allocataire, payé par un mixte de salaire et d’impôt (salaire+prime pour l’emploi)Acclimatation idéologique des salariés à l’idée des fonds de pension.Ces modes de rémunération sont exonérés de cotisations et donc réduisent le financement de la Sécu et donc sont destructeurs de la solidarité salariale.Années 90 Exonérations massives de cotisations patronales « pour créer des emplois » (de 10 milliards d'euros par an dans les années 90 à 23 milliards d’exonérations en 2006 )Diminution du salaire indirect ou socialisé, ce qui a entraîné une baisse des recettes de la protection sociale et donc mise en déficit de la Sécu, car les exonérations de cotisations ne sont jamais complètement compensées par des dotations budgétairesVéritable trappe à bas salaires qui à la fois incite à maintenir et développer des emplois peu qualifiés et empêche toute promotion salariale.CMU et RMI : Synthèse« Mesures destinées aux plus pauvres, CMU et RMI relèvent d’une logique d’assistance (un minimum financé par l’impôt) et non pas d’un financement solidaire basé sur la cotisation sociale…Les gouvernements socialistes se sont rangés à des politiques économiques libérales…Ce choix politique est certainement moins coûteux à court terme…mais il tend à institutionnaliser l’existence d’une population durablement dépendante des revenus d’assistance » Julien Duval-Le mythe du « trou de la Sécu », avril 2007, Editions Raisons d’Agir19981ère loi Aubry sur les 35 heuresUne des rares lois de gauche.Partage des gains de productivité du travail sous forme de réduction du temps de travailMais en contrepartie : flexibilité, annualisation, blocage des salaires, remise en cause de toutes les conventions collectives, etc.20002ème loi Aubry sur les 35 heuresRéductions des cotisations patronales sans aucune contrepartie en termes de création d'emplois.Années 90Autorisation administrative de licenciements massifs des dirigeants syndicaux ou de représentants du personnel par M. Aubry (15 000 par an)Contribution à l'affaiblissement du syndicalisme et des rapports de force capital/travailAide active au patronat dans la mise au pas du monde du travail2001 Nouveau code de la mutualité (Jospin)Mise en concurrence des mutuelles avec les compagnies d'assurance privées.Jospin transpose (sans y être obligé) une directive européenne qui met en concurrence les mutuelles avec les assurances.Fin de la mutualité solidaire.Dilemme : si les mutuelles s'alignent sur les assurances privées elles perdent leur vocation de solidarité et deviennent des organismes à caractère essentiellement financier. si elles refusent de s'aligner elles signent leur disparition à plus ou moins long termeAutorisation du travail de nuit pour les femmes (Aubry)Aubry transpose, sans y être obligée, une directive européenne qui, nom de l'égalité hommes/femmes, légalise le travail de nuit pour les femmes…Véritable régression du droit du travail.etc...Comme l’a bien dit Alain Accardo , "Mutatis mutandis, la notion actuelle de social-démocratie est au règne du capitalisme ce que la notion de monarchie constitutionnelle était à la monarchie absolue : un moyen de sauver le régime en retardant indéfiniment, s'il se peut, l'idée qu'il faut en finir avec le principe même de l'ordre existant" Une contribution de Manu

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